Pourquoi mon lapin est-il craintif et distant avec moi?

Pourquoi mon lapin est-il

craintif et distant avec moi?

1. Mon lapin semble me fuir

Pourquoi mon lapin est-il si craintif? Pourquoi ne me fait-il jamais de câlins et reste-t-il à distance? Pourquoi ne se laisse-t-il pas caresser? Pourquoi s’enfuit-il dès que je l’approche? Pourquoi semble-t-il avoir peur de moi? Voilà des questions que se posent de nombreux propriétaires de lapins.

Il est vrai qu’il peut être assez décourageant d’avoir un animal de compagnie qui semble vous fuir sans cesse.

Voici deux exemples de questions/témoignages que l’on m’a transmis à ce propos ces derniers jours:

« J’ai une lapine depuis 2 ans et demi et je pense bien m’en occuper. Elle vit en semi-liberté, mange des légumes tous les jours, j’essaie de prendre bien soin d’elle mais dès que je m’approche d’elle elle s’enfuit et se cache dans sa maison. Je n’ai jamais réussi à la rendre moins peureuse. »

« Dans sa cage, mon lapin se laisse caresser sans aucun souci. Par contre, une fois posé au sol ou sur le lit, il repart immédiatement dans sa cage, alors qu’il a toute ma chambre à sa disposition. J’ai beau essayer de l’attirer avec de la nourriture, rien n’y fait: impossible de le garder quelques instants sur le lit pour pouvoir le caresser. Je me demande comment faire pour le faire sortir de sa cage sans qu’il n’y reparte en moins de deux secondes. Quand je le sors dans le jardin, impossible de le caresser ou de l’attraper calmement: je dois ruser pour pouvoir le remettre dans sa cage. »

2. Mes attentes à l’égard de mon lapin et mon comportement avec lui

Avant de s’interroger sur le comportement d’un lapin qui paraît craintif et/ou distant, il peut être utile de s’interroger sur vos attentes à son égard.

Qu’est-ce que j’attends le plus de mon lapin: de l’affection? des câlins? des témoignages de gratitude et reconnaissance (après tout, j’en prends soin et ce serait un juste retour des choses qu’il soit gentil avec moi)? une compagnie source d’amusement et détente à la demande, mais aussi une présence qui sait se faire oublier et me laisser tranquille quand j’en ai envie?

Ai-je l’impression que mon lapin me rejette (moi et toute l’affection et les soins que je lui offre gracieusement) parce qu’il n’est pas pas proche de moi? Ce comportement me blesse-t-il ou est-il source de déception? Ai-je l’impression de ne pas avoir choisi le « bon » lapin ou le « bon » animal de compagnie qui saura m’aimer et être affectueux avec moi comme je le mérite? Est-ce que j’ai l’impression que mon lapin présente un « problème » de comportement parce qu’il n’aime pas les caresses?

En exprimant ainsi votre ressenti sur la situation, vous comprendrez peut-être mieux le décalage qui peut exister entre ce que vous attendez de votre lapin et ce que votre lapin est susceptible de vous offrir, comme nous le verrons ci-dessous.

Vous comprendrez peut-être aussi que ce que vous ressentez comme de la distance est en réalité très relatif au regard du comportement de certains lapins craintifs.

Vous pouvez également vous interroger sur votre comportement avec votre lapin: ne suis-je pas tout le temps sur son dos, à vouloir le papouiller, le caresser, lui faire des bisous? Est-ce que je ne l’utilise pas comme une peluche, en voulant absolument qu’il reste sur mes genoux à se laisser caresser quand je suis devant la télé? Est-ce que je ne l’écrase pas sous les tonnes d’affection que j’ai pour lui? Est-ce que je ne l’oblige pas à subir mes câlins? Suis-je trop brusque avec lui?

3. Distance et fuite: quelques explications

Rappelons que contrairement à un chien ou un chat, qui sont des prédateurs, un lapin est un animal de proie. Sa meilleure défense est la fuite à la moindre alerte. Les lapins sont d’ailleurs très performants pour les courses de courte distance qui lui permettent de regagner son terrier, dont il ne s’éloigne jamais beaucoup. A la maison, le terrier de votre lapin, c’est sa cabane, sa cage, son enclos ou son clapier: il va donc partir s’y réfugier dès qu’il a l’impression de percevoir un danger. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il faut toujours que le lapin puisse regagner librement sa cage ou son enclos lors des sorties en liberté.

Mais pourquoi considère-t-il ma main ou ma simple présence comme un danger?

Le lapin a de multiples prédateurs au sol, mais aussi dans les airs. Or, comme approchez-vous votre lapin, le plus souvent? A cause de votre taille, vous allez vous pencher et baisser sa main jusqu’à sa hauteur pour le caresser, ce qui peut évoquer un prédateur qui vient du ciel. Vous allez avoir le réflexe de le prendre dans les bras, ce qui peut également lui faire penser à un prédateur qui l’emporte dans sa gueule ou dans ses serres. Vous allez naturellement approcher votre main face au museau de votre lapin pour caresser sa tête, en plein dans l’angle mort de son champ visuel, ce qui peut le surprendre et l’effrayer. Voilà comment naissent de nombreuses incompréhensions 😉

Certains lapins ont eu également de mauvaises expériences avec l’humain, dans leur élevage, à l’animalerie ou dans une précédente famille: ils ont été pris dans les bras et manipulés maladroitement, brusquement ou de manière inappropriée, et fréquemment effrayés par la main qui s’approchait d’eux et qui est alors devenue synonyme de stress intense (et parfois de douleur).

Plus gênant, il arrive aussi que ce soit vous qui vous soyez montré maladroit avec votre lapin à son arrivée à la maison, ou qui ayez dû lui faire des soins difficiles en raison de son état de santé (vous n’aviez pas le choix, et il fallait bien le soigner), alors que vous ne vous connaissiez pas encore bien. Votre présence ou votre main peuvent alors être associées à des expériences désagréables: mieux vaut fuir pour éviter de les revivre (on ne sait jamais!)

Que ce soit de manière instinctive face à un danger imaginaire ou de manière acquise pour éviter une peur ou une douleur qu’il a déjà vécue, votre lapin va alors fuir à toute vitesse, de manière parfois complètement disproportionnée.

Et le fait qu’il reste toujours un peu à distance de moi?

Cela peut être la conséquence de la peur évoquée ci-dessus. Toutefois, il ne faut pas oublier que les lapins sont des animaux certes grégaires, qui ont besoin de la présence de leurs congénères pour communiquer et se rassurer, mais qu’ils ne vivent pas constamment les uns sur les autres, si je puis dire.

Il suffit de regarder les lapins entre eux au cours de la journée: l’alimentation, le repos, les jeux, l’exploration et le contrôle du territoire, peuvent être des activités partagées, mais sont souvent aussi des activités en solo.

Pour un lapin, s’allonger à proximité d’un congénère et le laisser rester auprès de lui, c’est déjà une marque de confiance et d’acceptation dans son groupe et sur son territoire. Une fois que toute les questions hiérarchiques seront réglées et la confiance définitivement installée, ils pourront dormir l’un contre l’autre « en poule ». Ce n’est qu’avec le temps et en situation de confiance absolue qu’ils vont se détendre complètement et dormir l’un contre l’autre sur le flanc, en se jetant sur le dos contre leurs compagnons, ou en se mettant même « sur » eux (les lapins qui se connaissent bien et se font confiance adorent dormir parfois « en tas » les uns sur les autres, dans des positions assez improbables et souvent amusantes et attendrissantes).

Entre lapins, il existe déjà toute une progressivité dans la confiance et la détente. Alors, avec le propriétaire du lapin, qui est un « prédateur » naturel et fait 30 à 40 fois le poids de son animal de compagnie, on comprend bien que la progressivité est encore plus lente et timide.

Quand votre lapin s’allonge et se détend à proximité de vous, sans même vous approcher, c’est déjà une grande marque de confiance.

Je vous invite également à faire une petite révision du langage corporel de votre lapin, pour mieux comprendre ce qu’il ressent et exprime.

4. A chaque lapin son caractère et son histoire

Un lapin n’est pas une peluche (même si c’est un peu l’image que vous en aviez avant d’en avoir un à la maison). Chaque lapin a un caractère unique et une histoire particulière.

Son caractère?

Les lapins sont des animaux qui ont beaucoup de caractère. Seize lapins différents ont vécu chez moi au cours de ces cinq dernières années, et il n’y en a pas deux qui avaient le même caractère ni la même relation avec moi. C’est d’ailleurs pour cela que même lorsque l’on a de nombreux lapins, on s’attache beaucoup à chacun d’eux, quand on prend le temps de bien les connaître.

Certains lapins sont très confiants dès le départ, cherchent le contact avec leur propriétaire très fréquemment, adorent les câlins avec lui et sont dans la détente complète sans préavis. Mais c’est loin d’être le cas le plus courant, et ça n’est presque pas « naturel ». J’ai eu un seul lapin se comportant de cette manière très rapidement après son adoption (Daphné).

Dans la plupart des cas, les lapins ne sont pas acquis aux câlins de leur propriétaire dès l’adoption. Il faut progressivement construire une relation de confiance, au fil du train-train quotidien, pour qu’ils apprécient les caresses et recherchent d’eux-même le contact avec leur propriétaire. Chez certains lapins, cela ne prendra que quelques semaines ou mois, mais chez d’autres, il faudra un ou deux ans, ou plus…

Quand, après deux ans à la maison, j’ai vu un jour Chloé, un de mes béliers français, venir vers moi d’un air décidé et mettre ses pattes avant sur mes jambes et se laisser caresser, j’ai cru rêver: elle était toujours restée craintive et à une distance respectable dans la mesure du possible, et semblait subir les caresses plus qu’autre chose jusqu’alors.

Et puis certains lapins n’aiment pas les câlins et exprimeront toute leur affection pour leur propriétaire à distance. Le genre de lapin qui vous montrera son amour débordant en s’allongeant quelques minutes contre votre pied ou votre jambe… Mais rien de plus! 🙂 Certains lapins aimeront en effet le contact avec vous (venir contre vous, sauter sur vos genoux, …), mais fuiront vos mains (et donc les caresses) comme la peste.

D’autres n’apprécieront ni le contact, ni les caresses… Mais n’allez pas en conclure qu’ils ne vous apprécient pas pour autant. D’autres encore vous fuiront, mais une fois dans vos bras, ils adoreront y rester pour se faire câliner et « scruncheront » (claqueront des dents doucement, signe de bien-être) à foison sous vos caresses.

Tout cela n’a rien à voir avec la position hiérarchique du lapin au sein de son groupe: certains lapins dominants sont de véritables pots de colle affectueux avec leur propriétaire, tandis que d’autres sont très distants. Et c’est la même chose pour les dominés.

Et puis vous êtes le propriétaire de votre lapin, mais vous n’êtes pas le centre du monde pour lui. Les lapins se montrent plus ou moins indépendants en fonction de leur caractère aussi. Le centre du monde pour un lapin, c’est son territoire, sa nourriture, les relations avec ses congénères et son hygiène. Vous ne devez passer qu’après ces quatre éléments normalement, même si vous y contribuez activement.

Il faut apprendre à connaître votre lapin, son expressivité plus ou moins grande, et à apprécier sa manière de vous montrer qu’il vous aime, même si ces marques d’affection son extrêmement discrètes. Il faut aussi respecter votre animal, ses spécificités, ses habitudes, ce dont il a envie et ce qu’il ne veut pas.

Son histoire?

Certains lapins, qui ont vécu de mauvaises expériences avec les humains, comme on l’a déjà évoqué, vont se méfier d’eux. Ils ne sont pas « perturbés » ou « dérangés » pour autant. Ils ont un comportement tout à fait normal pour éviter ce qu’ils considèrent comme un danger.

J’ai à la maison deux lapines issues d’un sauvetage qui ont eu un passé assez traumatisant (c’est loin d’être le cas de tous les lapins adoptés auprès d’associations) et qui, dès qu’elles voyaient une main s’approcher d’elles, pendant des mois après leur adoption, partaient en courant pour se cacher désespérément dans un coin ou une cabane, ou se plaquaient au sol et restaient prostrée, comme si elles souhaitaient rentrer sous terre.

Dans la même situation, certains lapins réagiront en se montrant agressifs, tandis que d’autres préfèreront la fuite ou la prostration.

Il peut souvent paraître moins compliqué à un propriétaire de gérer un lapin qui exprime sa peur en fuyant (il va juste être difficile de l’attraper pour le remettre dans sa cage ou il faudra veiller à se qu’il ne cherche pas à se blesser en s’enfuyant ou en sautant des bras) qu’un lapin qui exprime cette peur en se montrant agressif (il va mordre, griffer, grogner, …)

Ce n’est évidemment pas si simple, car certains lapins seront distants, fuyants ET agressifs (tout pour plaire, me direz-vous!). Et un lapin agressif va au moins présenter « l’avantage » de venir au contact de son propriétaire, alors qu’un lapin distant peut fermer les écoutilles et n’avoir quasiment aucune interaction avec son propriétaire. Le travail pour restaurer la confiance, rassurer, apaiser, et rendre possible les contacts est souvent plus compliqué dans le deuxième cas.

Oui, mais je connais plein de personnes qui ont des lapins très affectueux!

Il est parfois un peu décourageant, quand on vit avec un lapin distant, de connaître des propriétaires de lapins qui sont très proches de leur animal, ou de voir sur internet plein de photos de lapins en trains de dormir contre leur propriétaire ou de léchouiller son visage à la demande.

La comparaison peut être également difficile quand on se retrouve avec un lapin craintif qui arrive à la maison après le décès d’un lapin qui a longtemps vécu à la maison et qui était très câlin (d’autant plus qu’on a eu le temps d’oublier comment ce lapin aujourd’hui disparu se comportait à son arrivée à la maison).

Pourquoi mon lapin n’est-il pas comme cela? Ai-je loupé quelque chose ou fait une erreur? Mon lapin a-t-il un problème parce qu’il n’est pas comme ça? Suis-je tombé sur le mauvais numéro?

Il faut se dire que les lapins en question ne se comportent pas nécessairement en permanence de cette manière. Et il ne faut pas oublier que les propriétaires voient leurs animaux (et en parlent) avec un regard affectueux (du moins c’est souhaitable) qui les amène à généraliser certaines situations et à s’émerveiller de l’amour que leur animal leur porte, en retenant surtout les situations les plus positives.

Evidemment, certains lapins sont réellement très affectueux et très proches de leur propriétaire. Mais se faire câliner et dorloter par son propriétaire n’est pas une priorité pour un lapin.

Et c’est parfois l’excès inverse (le propriétaire et son lapin ont une relation trop fusionnelle), notamment chez les lapins qui vivent seuls, pour lesquels le propriétaire devient un congénère de substitution. Cette situation n’est vraiment pas souhaitable pour le lapin, son bien-être et son équilibre. Le propriétaire du lapin ne pourra jamais remplacer un congénère, en termes de communication et de relationnel.

Il peut être également intéressant, face à cette majorité apparente de « lapins-nounours », de savoir depuis combien de temps ces propriétaires vivent avec leur lapin (le temps facilite grandement les choses, en la matière). Il faut aussi savoir que certains lapins, plus vulnérables (qui sont très malades ou l’ont longtemps été, ou sont handicapés) sont assez souvent de véritables boules d’affection avec leur propriétaire (mais ça n’est pas systématique, et ça n’est pas pour autant que vous allez souhaiter que votre lapin ait une grave maladie 😉 ).

Enfin, à la clinique vétérinaire, on peut souvent voir dans la salle d’attente des lapins très affectueux et scotchés à leur propriétaire… Même chose quand on va chez des amis qui ont des lapins. Il ne faut pas négliger l’importance du stress (de la clinique vétérinaire ou de la présence d’étrangers à la maison) sur le comportement des lapins. J’ai des lapins assez distants au quotidien à la maison qui sont de véritables pots de colle et qui me sautent littéralement dans les bras quand ils sont en situation de stress à l’extérieur.

Bref, rassurez-vous: vous n’êtes pas le seul à avoir un lapins craintif et/ou distant!

5. Que faire pour qu’il soit moins effrayé?

Mettez vous au niveau de votre lapin et laissez-le venir vers vous

Je déçois souvent beaucoup les propriétaires qui me contactent quand je leur dis cela 🙂

Mais la première chose à faire, c’est d’ouvrir la porte de la cage, du clapier ou de l’enclos de votre lapin et de le laisser sortir de lui-même, sans le prendre dans les bras.

Mettez-vous un peu à distance de son habitat et asseyez-vous par terre, voire même (encore mieux) allongez-vous par terre, avec un bouquin, un smartphone (en coupant le son), une console portable (en coupant le son), ou que sais-je encore, qui vous permettra de passer le temps agréablement et sans bouger.

Si votre lapin ne se décide vraiment pas à sortir dans la pièce, vous pouvez l’attirer dehors en disposant ses friandises préférées dans la pièce (et au moins quelques-unes devant la porte de son habitat).

Au bout d’un moment, votre lapin va explorer le territoire qui s’offre à lui. Et après de nombreux tours et détours, il viendra forcément vous renifler: votre jambe, votre pied, votre dos…

Il s’arrêtera peut-être à ces timides contacts lors des premières sorties. Mais peu à peu, il va poser ses pattes sur vous, puis sauter par-dessus vos jambes, venir sur vos genoux ou votre dos.

Laissez-le entrer ainsi en contact avec vous sans essayer de le caresser. Par contre, profitez-en pour lui parler d’une voix douce, enthousiaste et joyeuse, pour le féliciter quand il vient vous voir.

Votre lapin essaiera peut-être de vous « goûter » à l’occasion de ces contacts et de grignoter l’ourlet de votre pantalon, votre manche, ou un pli de votre pull (et beaucoup plus rarement votre peau). Ne le prenez pas mal: c’est un peu une manière pour lui de surmonter sa peur. Pour protéger vos vêtements, mieux vaut alors mettre de vieux habits qui ne craignent rien. Et dans tous les cas, contentez-vous de dire un « Non! » d’une voix ferme à votre lapin (pas de geste ni de mouvement brusque: l’immobilité est votre allié). Il ne faut pas le décourager dans ses premières interactions avec vous.

Mais le plus souvent, il se contentera de vous donner de petits coups de museau pour vous signaler sa présence. Il frottera peut-être aussi son menton contre vous, pour vous marquer.

Votre lapin va parfois s’amuser à passer en courant et sautant sur vous, quand il sera en confiance, accompagnant sa « danse » de binkies.

Si vous pratiquez régulièrement (de préférence quotidiennement) ces sorties, vous allez voir progressivement votre lapin se détendre en votre présence. Au bout d’un moment, vous allez pouvoir progressivement faire « réapparaître » vos mains, en caressant de temps en temps votre lapin quand il vient vers vous, mais surtout sans chercher à le retenir, ni à le prendre dans les bras. Et toujours en le félicitant quand il se laisse caresser.

Vous pouvez aussi lui proposer une friandise, quelques granulés ou un morceau de légume dans votre main à ce stade, pour l’habituer à vos mains et le récompenser. Vos mains seront ainsi associé à des éléments positifs.

Avec encore un peu de temps votre lapin devrait accepter de se laisser (plus ou moins, selon son caractère) caresser quand il vient vers vous.

Ces sorties vous feront également apprécier une des choses les plus agréables quand on a des lapins: les observer (oui, vous pouvez quand même lever les yeux de votre bouquin ou de votre smartphone de temps en temps 😉 ).

Apprenez à approcher votre main de votre lapin sans l’effrayer

Ne faites pas surgir votre main dans le champ de vision de votre lapin de manière brusque.

Pensez à l’approcher horizontalement et doucement de lui, en l’abordant par le côté, face à l’un de ses yeux.

Evidemment, en approchant lentement, votre lapin risque de fréquemment s’enfuir dans un premier temps. Mais employez au moins systématiquement cette méthode quand vous souhaitez le caresser.

Si votre lapin s’éloigne, ne le suivez pas: il pourrait avoir l’impression que vous le poursuivez, comme un prédateur (ce qui n’est pas franchement compatible avec les câlins).

Comme toujours, félicitez votre lapin et donnez-lui éventuellement une friandise, quand il se laisse caresser.

Avec le temps, vous positionnerez bien votre main sans même y penser, et votre lapin aura l’habitude de la voir s’approcher de lui, sans faire d’association négative.

Parlez à votre lapin et gardez le sens de l’humour

Avec les lapins craintifs, la parole est un outil relationnel majeur. Evidemment, votre lapin ne comprend pas ce que vous lui racontez, mais il est très sensible au ton de votre voix.

N’hésitez pas à vous asseoir au sol, à côté de l’habitat de votre lapin (ou près de lui, s’il est en liberté en permanence), quand vous rentrez du travail, pour lui raconter votre journée (sauf si vous êtes une boule de stress quand vous rentrez du travail, bien entendu).

Accompagnez vos gestes de paroles quand vous lui donnez sa nourriture, ou quand vous prenez sa gamelle d’eau pour la changer. Annoncez-vous par votre voix, qui permettra à votre lapin de mieux percevoir votre état d’esprit et le rassurera.

Dites-lui votre affection par des mots, surtout si vous avez tendance à vouloir tout le temps le couvrir de câlins et bisous (ça le laissera un peu respirer). Les lapins aiment le calme et ne sont pas de grands fans des démonstrations physiquement envahissantes de l’amour qu’on leur porte.

Prenez ses fuites sur le ton de la plaisanterie, en les commentant, pour dédramatiser les choses (pour votre lapin et pour vous).

Sachez rire de vous-même et de la situation, notamment lorsque vous êtes au sol, en attendant que votre lapin vous approche 🙂 ou lorsque votre lapin part se planquer en courant quand vous entrez dans la pièce.

Pendant longtemps, je suis entrée dans l’enclos de Ambre, qui était de loin ma lapine la plus craintive, en disant en riant « Attention, voilà le grand méchant loup! »

Certains lapins distants, comme les lapins agressifs, trouveront également dans le jeu avec vous un bon exutoire à leur peur (en faisant courir vos doigts au sol près de votre lapin, notamment: votre lapin faisant alors mine de l’attaquer – voir l’article sur les comportements agressifs). Mais si vous voyez que cela effraie votre lapin, qu’il se fige ou qu’il s’éloigne, n’insistez pas.

Prenez le temps d’instaurer une relation de confiance

Tout au long de cet article, vous aurez constaté que je parle sans cesse de patience, de progressivité, de temps qui passe. Il faut savoir tenir sur la durée et faire preuve d’une grande régularité quand on vit avec un lapin craintif. Rien de tel que les habitudes du quotidien pour rassurer un lapin.

Et la confiance se construit sur la durée.

Il est parfois un peu perturbant, quand on adopte son premier lapin, de constater qu’il n’y a rien d’acquis en termes de relationnel et que tout est à construire. C’est valable pour tous les animaux, mais c’est un élément de premier plan et très visible chez les lapins.

Mais on ressent le plus souvent une très grande joie quand on le voit peu à peu progresser dans ce relationnel.

Si votre lapin vit seul, vous pouvez envisager d’adopter un deuxième lapin

Un lapin distant et/ou craintif est souvent bien plus rassuré et détendu quand il vit avec un congénère « bien dans ses pattounes » et confiant. Et puis quatre oreilles valent mieux que deux pour surveiller un éventuel danger. Le deuxième lapin peut également l’inciter à venir vers vous par l’exemple.

Voir aussi: faire le choix d’adopter un deuxième lapin

Mais comment connaître le caractère d’un lapin quand on l’adopte? Mieux vaut dans ce cas adopter un lapin déjà adulte (plus de six mois) et qui a déjà passé la crise d’ado (les premières montées d’hormone, si je puis dire). Vous pouvez adopter un lapin dont on connaît déjà bien le caractère auprès d’une association (surtout quand le lapin a été en famille d’accueil) ou d’un éleveur sérieux. Et rien de tel que de rencontrer ce lapin avant de l’adopter, pour voir comment il se comporte avec les personnes qui ont l’habitude de s’en occuper et avec ses congénères.

Il faut toutefois savoir que l’arrivée d’un congénère peut vous donner l’impression, dans un premier temps, que votre lapin devient encore plus distant, tout occupé qu’il est par son nouveau copain.

Lire aussi: La vie avec un lapin distant (article de la House Rabbit Society)