Voici la suite des éléments factuels sur vos lapins: aujourd’hui, le mode d’adoption et la « race » de vos lapins.
4. Des lapins très majoritairement adoptés en animalerie
Dans 48% des cas, les lapins ont été adoptés en animalerie. Ce résultat n’est guère surprenant, et je pense que la part pour l’ensemble des propriétaires des lapins dans ce cas (et non uniquement de ceux des propriétaires qui fréquentent ce site) est bien plus importante. Les animaleries représentent assurément le cadre d’adoption le plus courant, le plus simple et le plus évident pour les primo-adoptants. D’où l’importance du rôle de ces entreprises dans l’information sur les besoins de l’animal adopté… rôle d’information qui semble, aujourd’hui encore, très largement perfectible 😉 Il en va de même s’agissant de la transparence au sujet de leurs filières d’approvisionnement et des conditions de détention des animaux en vente…
Les particuliers arrivent en deuxième position ex-aequo (17%). De mon point de vue, on peut mettre dans la même catégorie les petites annonces (surtout s’il s’agit de lapereaux) qui représentent 9% des réponses et les dons lors de portées (volontaires ou pas) chez des particuliers qui en réprésentent 8%. La reproduction des lapins n’est certes pas très compliquée, mais les conditions de vie (alimentation, habitat, santé) et de socialisation de ces animaux au cours de leurs premières semaines sont essentielles pour la suite de leur existence. On ne s’improvise pas éleveur, et cela nécessite un bon niveau de connaissances et de l’expérience. En s’adressant à des particuliers pour adopter, on prend évidemment plus de risques qu’en s’adressant à un éleveur, même s’il existe des exceptions (des particuliers particulièrement compétents et des éleveurs incompétents). Par ailleurs, il existe un corpus juridique minimal et un système de contrôle organisé par l’Etat qui s’appliquent aux éleveurs, aux animaleries et, dans une moindre mesure, aux associations, alors qu’il n’existe quasiment aucune règle du côté des particuliers. L’achat d’un lapin adulte (qui a souvent été précédemment adopté en animalerie) représente toutefois un cas un peu différent, s’apparentant davantage à un sauvetage de lapin auprès d’un particulier, à titre onéreux.
Les « sauvetages » de lapins abandonnés sont en deuxième position ex-aequo (17%), mais je crains que le panel de personnes qui ont pris la peine de répondre au sondage du site ne soit pas très représentatif. L’adoption directe auprès de particuliers qui veulent se séparer de leur lapin demeure le premier mode de « sauvetage » (8% des réponses), auquel s’ajoute les lapins trouvés (perdus ou abandonnés – 4% des réponses). Les adoptions auprès d’associations de sauvetage et de protection des animaux représentent 5% des réponses, soit seulement 32% des « sauvetages » de lapins: elles demeurent malheureusement encore peu connues du grand public et sont rarement contactées pour une première adoption. L’adoption-sauvetage est une démarche très particulière: elle met en jeu une autre « philosophie » de l’adoption et concerne, le plus souvent, des lapins adultes.
Les éleveurs n’arrivent qu’en quatrième position (13% des réponses). Les éleveurs sont des passionnés: certains sont sincèrement passionnés par les lapins et font du super boulot, tandis que d’autres sont uniquement passionnés par les expositions et les prix. Il y a de tout, comme partout. N’hésitez pas à aller voir plusieurs éleveurs avant d’adopter: l’environnement du lapereau, sa socialisation et son état général sont assurément bien plus importants que son apparence physique ou sa disponibilité immédiate.
(Nombre de réponses: 418)
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5. Le lapin de compagnie est le plus souvent un lapin nain à oreilles droites
Dans 69% des cas, les lapins de compagnie sont des petits lapins à oreilles droites: nains à proprement parler, hybrides (un peu plus grands, avec de plus longues oreilles), de taille « normale » par rapport à l’imaginaire du petit lapin, ou « toy » (appelation qui ne renvoie à rien, rappelons-le, et qui n’est qu’un terme commercial utilisé par les animaleries).
Les petits lapins béliers représentent quant à eux un quart des lapins de compagnie des personnes ayant répondu au sondage. « Hélico » est une appellation familière, non officielle et assez sympathique pour ces lapins croisés entre petits béliers et lapins nains qui ont des oreilles tombantes très mobiles et expressives.
Les grandes races demeurent l’exception (3% des réponses seulement), alors qu’ils représentent de animaux de compagnie tout à fait exceptionnels qui gagnent à être connus, tout particulièrement recommandés lorsque l’on a des enfants (un enfant ne risque pas de laisser tomber un lapin de 8 kg de ses bras: il se contentera de le caresser). Évidemment, ils ont besoin d’être en liberté au quotidien mais, d’expérience, je puis vous dire qu’ils font beaucoup moins de dégâts et nécessitent beaucoup moins d’aménagements spécifiques de votre intérieur que des petits lapins. Petit rappel: les grandes races de lapins ou « lapins géants » font plus de 6-7 kg et peuvent peser jusqu’à 12 ou 13 kg (je vois souvent l’appellation « géant » pour des lapins type « lapin de ferme » de 4-5 kg sur internet).
(Nombre de réponses: 405)
Voir la liste des races de lapins sur le site de la FFC
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6. Les poids plumes majoritaires
En lien direct avec la précédente question, le poids du lapin permet de mieux se rendre compte du gabarit de vos animaux de compagnie et de mieux mettre en perspective la question de la « race ».
Les petits « formats » de moins de 2 kg représentent les deux tiers de vos lapins de compagnie, les tailles intermédiaires (2 à 4 kg) seulement 22% des réponses, et les lapins de plus de 4 kg seulement 2% de ces réponses.
Il est intéressant de noter que dans 8% des cas, le propriétaire n’a aucune idée du poids de son lapin (alors même que des fourchettes de poids assez larges étaient proposées). Il est pourtant très utile de peser de temps en temps son lapin (une fois par mois environ): cela participe à son suivi médical et permet parfois de détecter un problème de santé (obésité ou perte de poids anormale liée à une maladie). Les balances de cuisine (surtout celles qui sont électroniques) sont très pratiques pour réaliser ce type contrôle mensuel.
(Nombre de réponses: 386)
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7. La « race » du lapin n’influe pas sur son comportement
Pour 61% des propriétaires ayant répondu au sondage, la « race » de leur lapin n’a pas d’influence sur son comportement.
Voilà un résultat qui me fait tout particulièrement plaisir, car on entend encore trop souvent: « les lapins béliers sont plus calmes et gentils », « les petits lapins nains sont plus nerveux et font plus de bêtises », « les lapins géants sont tous très calmes ». Il n’y a pourtant jamais eu de sélection sur le caractère/tempérament à proprement parler pour les lapins, comme c’est le cas pour certaines races de chiens (et encore, la race ne fait pas nécessairement le caractère de l’animal). Les lapins ont été sélectionné au fil du temps sur des caractéristiques physiques (taille, poids, muscles, pelage, et autres particularités anatomiques). Il paraît donc difficile de faire des généralités dans ce domaine.
On me pose même parfois des questions sur « les femelles qui seraient plus nerveuses que les mâles ». J’ai également déjà entendu un éleveur de lapins me dire qu’ils avaient « de meilleurs contacts avec les mâles que les femelles ». Certes, je suppose que notre chimie hormonale envoie des messages qui provoquent des effets différents selon la propre situation hormonale de l’animal.
Mais tout cela me semble très réducteur. Chaque animal a son propre caractère qui, par-delà ses caractéristiques hormonales du moment, son sexe ou sa race, fait qu’il a plus ou moins d’affinités avec certains de ses congénères et avec son propriétaire. Le caractère/tempérament de chaque lapin (cette individualité qui semble parfois si difficile à reconnaître chez l’animal) me paraît primer sur les questions de « race » et de sexe. J’ai eu 16 lapins de compagnie à la maison au cours de 4 dernières années, et je puis dire que je n’en ai pas vu deux tout à fait semblables dans leur comportement (c’est d’ailleurs ce qui rend chacun d’entre eux unique et si attachant), ni qui répondaient aux préjugés sur leur « race ». J’ai eu des petits lapins nains très calmes, des petits lapins béliers très nerveux et même un lapin « géant » qui est très facilement nerveux et stressé… et j’ai surtout des lapins dont le comportement a évolué au fil du temps, en fonction du contexte, des autres lapins avec lesquels ils vivent, de leur âge et de leur « ancienneté » à la maison.
Il est toujours tentant de vouloir mettre son lapin dans une « case » pour expliquer plus facilement son comportement. Mais cela empêche malheureusement bien souvent de vraiment le regarder et l’observer afin de mieux analyser son comportement et de mieux le comprendre.
(Nombre de réponses: 381)