Voici (enfin!) les résultats des sondages laissés en ligne sur le site depuis 2 ans.
Aujourd’hui, tout d’abord, les premiers éléments factuels sur vos lapins: nombre de lapins à la maison, habitat et alimentation de votre lapin. Les éléments sur le comportement viendront par la suite
1. Une forte majorité de lapins qui vivent seuls
La grande majorité des personnes ayant répondu (68 %) n’a qu’un seul lapin à la maison.
Le lapin est pourtant un animal qui a besoin de vivre avec au moins un congénère au quotidien pour s’épanouir pleinement. Avec tout l’amour et toute l’attention du monde, son propriétaire (ou un animal d’une autre espèce) ne remplacera jamais un autre lapin en matière de communication et de comportement… et donc de bien-être.
On peut bien entendu penser aux nombreuses raisons qui peuvent expliquer cette situation, notamment :
- le lapin est malade ou handicapé et ne peut plus cohabiter avec un autre lapin,
- le propriétaire ne peut pas assumer un deuxième lapin sur le plan financier (frais vétérinaires, alimentation, …),
- le propriétaire se déplace fréquemment avec son lapin et un deuxième lapin changerait beaucoup de choses pour lui en termes de mobilité (week-end, vacances),
- le propriétaire ne dispose pas de suffisamment de place pour un deuxième lapin chez lui (surtout si la cohabitation est longue à établir),
- le propriétaire a déjà plusieurs autres animaux,
- etc.
Mais il est probable qu’une partie de ces propriétaires ne dispose pas encore de toutes les informations s’agissant du lapin de compagnie et de son comportement. Ce résultat est également à mettre en lien avec les résultats sur l’habitat des lapins: une grande partie des lapins de compagnie vit en cage. Il est dans ce cas préférable, en effet, de n’avoir qu’un seul lapin plutôt que d’en « entasser » deux dans une petite cage.
Si vous souhaitez adopter un deuxième lapin, pensez aussi aux associations qui recueillent des lapins, à côté des éleveurs et des animaleries (voir la page adopter)
Les lapins des personnes ayant participé vivent cependant en couple dans 24 % des cas (14 % en couple mixte, environ 6 % en couple de deux femelles et environ 5 % en couple de deux mâles).
Les « familles nombreuses » de lapins (plus de deux lapins) demeurent largement minoritaires, puisqu’elles ne concernent que 8 % des réponses.
(Nombre de réponses: 377)
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2. Près de la moitié des lapins vit en cage
La moitié des lapins vit en cage. La cage demeure (encore et malheureusement) l’habitat le plus courant du lapin. Certes, une cage est très utile voire même nécessaire pour isoler un lapin (quarantaine, maladie), surveiller son état général (en cas de suspicion de maladie), ou lui éviter de de bouger pendant une convalescence (suite à une fracture). Des situations presque toujours transitoires et de courte durée.
Mais ce n’est assurément pas l’habitat le plus adapté pour un lapin. Un lapin de compagnie a besoin de pouvoir courir, sauter, jouer, bouger sur son territoire et interagir avec un environnement diversifié. Sinon, il risque de s’ennuyer, et parfois de développer des pathologies liées à son manque d’exercice: obésité, fractures liées à un développement trop faible de sa musculature, pododermatites, etc.
Il faut toutefois noter que l’enquête ne prenait pas en compte les sorties quotidiennes des lapins.
10% des personnes ayant participé à l’enquête ont choisi d’installer un enclos pour leurs lapins. Les enclos sont très pratiques quand les lapins sont jeunes et qu’il faut les éduquer à la propreté. Cela permet aussi au propriétaire de sécuriser l’environnement de son compagnon en son absence et d’éviter des dégâts, tout en lui laissant bien plus de volume que dans une simple cage. Les enclos prennent toutefois beaucoup de place au sol et nécessitent d’avoir un logement suffisamment grand.
Dans 28% des cas, les lapins vivent en liberté totale. C’est bien entendu la meilleure solution pour le lapin (celle qui répond le mieux à ses besoins et facilite la communication avec le propriétaire de l’animal) si le lapin est suffisamment propre et éduqué pour envisager cette solution et que le propriétaire a réalisé quelques petits aménagements pour sécuriser sa maison (fils éléctriques inaccessibles ou gainés, plantes vertes en hauteur, accès à certains endroits dangereux bloqués).
Enfin, 5% des lapins vivent dans le jardin. En France, contrairement aux pays anglo-saxons, c’est loin d’être un choix courant, même si c’est assurément l’habitat le plus proche des besoins naturels du lapin. Mais il nécessite de sécuriser efficacement l’enclos ou le clapier, car les attaques de prédateurs ne sont pas rares. Ce type d’habitat ne favorise pas non plus les contacts au quotidien entre le lapin et son propriétaire (surtout pendant l’hiver).
(Nombre de réponses: 363)
Voir aussi sur le site: Habitat du lapin de compagnie
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3. Foin, légumes et granulés complets: l’alimentation quotidienne la plus fréquente
Le foin est l’aliment n°1 donné aux lapins (26% des réponses), et c’est une excellente chose. Le foin est bien un aliment, même si on finirait par l’oublier un peu parfois (voire à le confondre avec de la litière). Si votre lapin n’a que du foin et de l’eau à disposition pendant toute une partie de la journée, c’est normal: il ne va pas mourir de faim, il n’est pas puni. Il est essentiel que votre lapin mange de grandes quantités de foin chaque jour: c’est la meilleure prévention contre nombre de maladies (dentaires et digestives), cela occupe votre lapin et lui évite de s’ennuyer, et c’est surtout la seule alimentation vraiment adaptée à son métabolisme (bien plus que les légumes et autres « feuillages » achetés en magasin ou que les granulés). La recherche du foin que votre lapin aimera et qu’il mangera en quantités suffisantes peut parfois prendre du temps et s’avérer décourageante. Mais il faut être patient car c’est un aspect primordial pour la bonne santé de votre animal. Bref, on ne le rappellera jamais assez: du foin, du foin, du foin! 🙂
Parallèlement au foin, on peut citer l’herbe (donnée dans 7% des cas). Mais entre l’herbe du jardin (non traitée, bien évidemment) et les graminées et plantes adaptées au lapin, il y a quelques différences… Attention surtout à la réintroduction de l’herbe dans l’alimentation du lapin à la belle saison (lors des sorties dans le jardin), à organiser progressivement pour éviter les problèmes digestifs. Toutefois, donner les plantes qui composent le foin de votre lapin en version « fraîche » est bien évidemment un excellent choix (mais il ne s’agit alors plus d’herbe à proprement parler).
Viennent ensuite les légumes frais achetés pour le lapin (18%). Les légumes frais tendent à renchérir quelque peu le budget alimentation du lapin et obligent à s’intéresser un minimum à l’équilibre nutritionnel de l’assiette de légumes que l’on donne à son lapin. Mais c’est un choix de plus en plus courant, sans doute (en partie au moins) en raison du plaisir que procure au propriétaire le fait de voir son animal dévorer avec gourmandise des légumes… et du plaisir visible de son lapin qui se précipite sur ses légumes. C’est en tout cas une bonne option pour la santé du lapin: les légumes frais lui procurent plein de vitamines, minéraux et lui permettent de mieux s’hydrater (une bonne hydratation: l’autre nerf de la guerre de l’alimentation des lapins, après la consommation de foin 😉 ). Toutefois, il ne faut pas se contenter de la traditionnelle carotte. L’alimentation à base de légumes frais (souvent dite « naturelle » par opposition à l’alimentation industrielle – granulés et mélanges de graines) repose à 90% sur des « feuillages ». Bref, il s’agit davantage de « plantes » que de « légumes » au sens où nous l’entendons habituellement pour nous. Avant de donner des légumes à votre lapin, prenez le temps de bien vous informer.
Dans le même domaine, les épluchures et restes de légumes sont également en bonne place (6% des réponses). En ces temps de crise, c’est une option non négligeable et bien pratique quand on a seulement un ou deux lapins. Les épluchures de légumes comprennent souvent la « peau » du légumes, qui est est un des éléments les plus riches en éléments bénéfiques de la plantes. Toutefois, c’est une solution à double tranchant et pas si économique que cela: les interfaces des plantes (peau des légumes racines, feuillages) sont également les parties qui absorbent le plus de pesticides et autres produits phytosanitaires dont la toxicité à long terme fait tant débat actuellement. Si vous achetez des légumes bio ou issus de l’agriculture raisonnée, ou si vous cultivez vos propres légumes en utilisant peu ou prou de produits phytosanitaires, c’est un choix possible. Mais je vous le déconseille très vivement si vous achetez des légumes « normaux » en supermarché ou sur le marché.
Les fruits frais, enfin, apparaissent en bonne position (7%). Ils ne devraient cependant pas apparaître dans les aliments donnés quotidiennement aux lapins, car c’est (et cela doit rester) une friandise, en raison de leur richesse en sucre. Mais s’agissant des friandises, les fruits sont assurément les meilleures, à priviligégier par rapport à toutes les friandises industrielles vendues dans le commerce. Il est à noter que, pendant l’été, les légumes racines n’étant plus trop de saison et l’alimentation du lapin devenant encore plus light (beaucoup de salades), il est possible de donner un peu plus souvent des morceaux de fruits (c’est d’ailleurs la saison idéale pour cela): cela peut également favoriser l’hydratation du lapin. Mais attention aux excès de sucres qui déséquilibrent sa flore intestinale.
Au total, les produits frais (légumes, fruits) représentent 31% des réponses. Une très bonne nouvelle pour la santé de nos compagnons 😉 Rappelons, qu’il est tout à fait possible de baser l’alimentation de son lapin uniquement sur le foin et ces produits frais: c’est même un excellent choix. Mais, encore une fois, cela suppose de passer du temps à s’informer sur les légumes adaptés, sur les quantités, et sur l’équilibre (fibres digestibles/non digestibles, glucides, et pour certains lapins calcium, etc.)
Les granulés complets arrivent en troisième position (15%). Si vous choisissez d’acheter de la nourriture « industrielle » pour votre lapin, il faut évidemment préférer les granulés complets aux mélanges de graines (qui sont encore donnés dans 14% des réponses données): ils permettent d’éviter que le lapin fasse le tri dans sa gamelle et garantissent un équilibre des apports. Il faut également veiller à choisir un produit qui offre un apport important en fibres (20% ou plus): ces fibres sont essentielles à la digestion du lapin. Autre règle: la portion de granulés distribuée chaque jour ne doit représenter que 2-3% du poids du lapin, et elle doit être diminuée si le lapin reçoit par ailleurs des légumes (surtout des légumes racines). Bref, les granulés ne sont pas les croquettes du chien ou du chat: il faut penser « autrement » quand il s’agit d’en donner à son lapin… et ne pas oublier qu’il s’agit d’un aliment très riche.
Viennent ensuite des aliments peu adaptés pour le lapin et qui n’ont rien à faire dans son alimentation quotidienne : friandises pour lapins (4%); fruits secs (1%); chocolat (0,4%).
Bizarrement, oui, les friandises « pour lapins » industrielles vendues en animalerie ne conviennent souvent pas à nos compagnons à grandes oreilles: trop de sucres, de graisses, et des composés qui n’ont rien à faire dans l’alimentation du lapin. Regardez attentivement la composition avant d’acheter. Par ailleurs, les friandises n’ont rien à faire dans l’alimentation quotidienne du lapin, puisqu’elles doivent rester une récompense.
S’agissant des fruits secs, l’expression peut prêter à confusion. Ce que nous entendons habituellement comme fruits secs et que nous apprécions de grignoter à l’apéro (amandes, cacachuètes, noisettes, raisins secs, pistaches, etc.) est tout à fait inadapté pour un lapin.
Toutefois, les cranberries, morceaux d’abricot, rondelles de banane, tranches de papaye, pommes, pêche ou poire séchés peuvent être donnés occasionnellement et en petites quantités comme friandises, si elles sont garanties sans sucres ni graisses ajoutées. J’ajouterais que l’on trouve également dans le commerce (dans les magasins de produits bio, surtout) des légumes séchés qui peuvent servir de friandise (céleri rave, carottes, potimarron, …) On peut d’ailleurs tout aussi bien réaliser ces friandises de légumes soi-même.
Quant au chocolat, il est à proscrire, car toxique pour votre lapin (pour votre chien ou votre chat aussi, d’ailleurs).
Les compléments alimentaires, enfin, donnés quotidiennement dans 1% des cas. Si votre lapin a un alimentation équilibrée et qu’il ne présente pas de soucis de santé, il est inutile de lui donner des compléments alimentaires. Je reconnais que c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup et dont je parle parfois sur le site, mais il ne faut pas oublier que c’est en raison du nombre de lapins qui ont des soucis de santé à la maison. Dans tous les cas, prenez conseil auprès de votre vétérinaire avant de donner un complément alimentaire à votre lapin.
(Nombre de réponses: 1185)
Voir aussi sur le site: Comportements alimentaires du lapin