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2.3. Les bonds et sauts
Habituellement, le lapin réalise de petits bonds pour se déplacer au sol, avançant les deux pattes avant puis ramenant ses deux pattes arrière sous son corps. Lorsqu’il prend de la vitesse, le lapin étire davantage son corps, élance ses pattes avant bien plus loin et ramène ses pattes arrière plus en avant sous son corps pour utiliser la détente très impressionnante de ses pattes postérieures. A faible allure, le lapin ne pose que la pointe de son pied au sol, tandis qu’à vive allure il prend appui sur l’ensemble de son pied. A très faible allure, il avance même parfois en désynchronisant ses pattes arrière.
Le lapin fait parfois des bons sur place en hauteur pour exprimer son contentement ou son excitation:
– Quand il fait de grands bonds, jusqu’à 50 cm de haut environ, en prenant appui sur ses quatre pattes, le lapin exprime sa joie. Il change souvent de direction en cours de bond, étant même capable de tourner en l’air à 180°. Les anglo-saxons appellent ce sauts des « binkies ».
– Ces bonds peuvent intervenir au milieu d’une course folle durant laquelle le lapin change de direction à toute vitesse. Ce jeu qui exprime le contentement et l’excitation est aussi, dans la nature, un entraînement des plus utiles pour les lapins (et surtout les lapereaux): ce nombreux virages et bonds en hauteur pour changer de sens participent aux mécanismes de défense des lapins lorsqu’ils sont poursuivis par un prédateurs. Ils tentent, par ce stratagème, de semer leur poursuivant. On peut d’ailleurs constater que les jeunes lapins, également plus dynamiques et nerveux, présentent beaucoup plus facilement ce comportement que les lapins plus âgés.
– De manière moins impressionnante, les lapins réalisent parfois de petits sauts avec leurs pattes arrières qui les font changer de direction au niveau de l’arrière train tout en restant au même endroit, pour exprimer une joyeuse excitation.
Mais les bonds les plus impressionnants interviennent juste avant un combat. Le lapin est alors capable de s’élancer en sautant à plus d’un mètre de haut pour se jeter ensuite sur son adversaire. Les deux lapins peuvent aussi se tourner autour en faisant ces grands bonds agressifs. Parfois, le combat commence en l’air quand les deux lapins se jettent l’un contre l’autre et s’agrippent en se mordant près du cou. Ils retombent alors sur le flanc, ventre contre ventre, et se donnent de violents coups de pattes arrières dans le ventre tout en maintenant leur prise au niveau de la gueule. Il en résulte des morsures douloureuses, car les lapins ne lâchent pas facilement prise. On peut supposer que, par ces bonds, les deux lapins essaient ainsi d’avoir l’air plus impressionnants aux yeux de leur adversaire. Dès que vous voyez deux lapins s’avancer l’un vers l’autre en faisant de tels bonds l’un vers l’autre, il est urgent d’intervenir: pensez cependant à prendre un tissus ou une serviette pour protéger vos mains, car vos lapins auront besoin de mains valides pour les soigner ensuite (une morsure de lapin au cours d’un combat avec un congénère peut être extrêmement douloureuse). Voir: les premiers pas de la cohabitation.
Par ailleurs, le lapin se déplace parfois en faisant de grands bonds en longueur et en jetant ses pattes arrières derrière lui. Ce message s’adresse à celui avec lequel il était l’instant d’avant, qu’il s’agisse de son propriétaire ou d’un autre lapin. Le lapin entrecoupera parfois cette course d’éloignement de tapes de la patte arrière et de petits gémissements sourds, ou il tapera de la patte une fois qu’il estimera être suffisamment loin et en sécurité (voir l’article sur l’expression vocale du lapin). Le mouvement des pattes jetées en arrière est le signe du mécontentement, de l’exaspération, de l’irritation. C’est un peu comme si le lapin disait: je secoue à ton visage la poussière du chemin restée sous mes pattes! Certains lapins utilisent très souvent ce geste, tandis que d’autres ne le font quasiment jamais. J’ai remarqué que les lapins dominants montrent plus souvent que les autres cette expression de leur agacement: il faut dire que l’on commet facilement et parfois sans s’en rendre compte un crime de lèse-majesté ou de lèse-hiérarchie avec les lapins 😉
Le lapins de compagnie montre par ailleurs un grand plaisir à faire des sauts en hauteur pour grimper au-dessus de sa cabane ou sur un fauteuil. On peut s’étonner de ce comportement qui n’est pas courant dans la nature. Les expériences menées sur l’enrichissement du milieu du lapin domestique montre la prédilection que les lapins accordent aux plateformes en hauteur, notamment pour se reposer. Il faut toutefois veiller à ce que les objets sur lesquels grimpent les lapins soient sécurisés, sachant qu’ils n’évaluent pas toujours bien la hauteur et peuvent se blesser en ratant un saut en hauteur. L’idéal est de disposer les objets en escalier: si le lapin saute aisément en hauteur pour aller sur une chaise ou une table (en faisant parfois quelques vérifications avant de sauter: voir la position debout), il a souvent beaucoup plus de difficultés pour en redescendre. En descendant progressivement de cette hauteur par des objets disposés en escalier, il a moins de chance de faire une chute ou de mal se réceptionner.
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